Avant même d’avoir peur des vagues, de nombreuses personnes ont peur de l’élément aquatique. Près d’une personne sur cinq serait handicapée par cette phobie de l’eau qui les empêche de profiter des bienfaits des bains de mer, de s’initier au surf, et parfois même d’entrer dans une piscine ou une baignoire… J’ai demandé à Renaud Humetz, sophrologue et surfeur, de nous éclairer sur l’aquaphobie et sur les moyens pour les personnes atteintes de vaincre leur peur de l’eau.
L’aquaphobie est la phobie de l’eau. Une phobie est une peur irraisonnée, panique d’une situation ou de quelque chose. En l’occurrence, cette phobie est la peur panique de la noyade. Qu’elle soit irrationnelle ou la conséquence d’une expérience traumatisante, elle conduit à un comportement inadapté à l’élément liquide qui peut aller jusqu’à ne pas pouvoir prendre une douche ou faire couler de l’eau sur son visage. Elle touche environ 15 % de la population. Certains, même en sachant nager, ont peur de l’eau. Elle se manifeste selon les personnes par une tachycardie (augmentation du rythme cardiaque), une angoisse, une suffocation…
On peut bien sûr vaincre sa peur de l’eau à plus ou moins longue échéance en fonction de la gravité du traumatisme passé. Je me souviens d’un patient, dont je me suis occupé lorsque j’étais infirmier, qui avait peur de l’eau. Il y a fort à parier que sa rééducation aurait été longue; en effet, il avait vu son frère se faire dévorer par deux requins… Cet exemple est un cas extrême.
Au sein de l’association, une de nos patientes a été poussée dans l’eau pendant sa jeunesse. Le traumatisme est beaucoup moins grave et son rapport à l’eau sera plus facilement transformable grâce aux exercices des maîtres-nageurs et à la sophrologie.
La sophrologie est la science de la conscience harmonieuse. C’est une méthode qui permet à l’homme de développer ses capacités mentales et corporelles pour vivre une vie harmonieuse, tout en prenant en compte le passé, le présent et le futur de chacun.
Dans le cadre de l’aquaphobie, il s’agit pour moi de leur faire prendre conscience qu’ils peuvent prendre du plaisir dans l’eau (sentiment de légèreté lors de la marche dans l’eau, sensation agréable de l’eau en contact avec le corps). Il s’agit de construire avec eux de nouvelles références par rapport à l’eau.
Pour cela, on peut faire des exercices de respiration, des marches en conscience dans l’eau, des exercices d’évacuation des tensions en expirant, des exercices en position debout les yeux fermés pour avoir une sensation de fierté d’homme debout, de grandeur…
Les séances auprès d'Aquazen ont eu lieu chaque semaine à la piscine de Plan Cousut à Biarritz. Les Maîtres-Nageurs commençaient par l’échauffement puis faisaient faire des exercices divers aux personnes pour qu’elles prennent confiance dans l’eau. A mi-séance, je prenais le relais en faisant des exercices de marche en pleine conscience dans le bassin, des exercices de respiration, de relâchement des tensions… puis une fois les exercices terminés, je leur demandais comment ils avaient vécu les exercices de sophrologie et leur sentiment : chacun exprime ce qu’il a vécu, dans le respect des valeurs d’écoute et de non-jugement de l’autre.
Le surf est un sport, un mode de vie passionnant, mais qu’il faut, selon moi, aborder de manière progressive. Il peut être bon d’aller dans l’eau l’été dans des petites vagues, essayer de se faire porter par le déferlement et ressentir le plaisir du mouvement des vagues en conscience: j’appelle cela avoir une attitude sophrologique ; c’est-à-dire vivre ce moment en pleine conscience.
Oui, je me suis fait quelques belles peurs. J’ai été pris de nombreuses fois par des courants de baïnes à Capbreton. A Biarritz, je me suis déjà fait emporter vers les rochers, sans oublier les télescopages évités de justesse avec d’autres surfeurs…
Quand ils sont pris dans une baïne, les gens se noient souvent car l’angoisse de la situation consomme leur énergie et leur lucidité. La sophrologie m’aide, notemment grâce à la respiration, à prendre du recul sur les situations.
J’ai travaillé de nombreuses années comme infirmier en psychiatrie, puis j’ai exercé en libéral pendant toute la durée de ma formation de sophrologue. J’ai voulu évoluer en me tournant vers la sophrologie que j’avais pratiquée pendant mes études d’infirmier.
Pour moi, le surf est un moment de plaisir: les sensations bien sûr, mais je prête aussi attention aux petites choses comme la brume pendant les sessions matinales, les poissons, les éventuels échanges que je peux avoir avec les autres surfeurs. Les performances passent en second. Bien sûr, je suis content et fier de moi lorsque je fais un beau roller backside (eh oui frontside, j’ai encore du mal !!! ) ou un floater.
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